Former pour l’industrie et le commerce : l’enseignement technique français, XIXe-XXe siècles | Ressources numériques en histoire de l'éducation

Former pour l’industrie et le commerce : l’enseignement technique français, XIXe-XXe siècles

Journée d’études organisée par le Service d’histoire de l’éducation (INRP-ENS), 18 avril 2007.

Comme l’avait déjà postulé la commission d’étude de l’enseignement technique de 1864-1865, cet enseignement a pour objet la formation aux métiers du commerce et de l’industrie : ingénieurs et cadres dirigeants, contremaîtres et techniciens, ouvriers et employés. Sous des intitulés variés, cette finalité sera réaffirmée dans presque tous les textes officiels postérieurs. Mais depuis la fin du XVIIIème siècle, le commerce et l’industrie, et par conséquent l’organisation du travail qui en découle, connaissent d’importantes transformations. Former des « ouvriers » sous la Restauration ne correspond en rien aux cours professionnels érigés par la loi Astier. L’évolution des techniques, les mutations économiques, surtout industrielles mais aussi commerciales, se répercutent ainsi directement sur la structuration, les contenus et la nature de cet enseignement.
Si le lien avec le monde économique paraît évident, l’enseignement technique est aussi tributaire des évolutions des institutions scolaires publiques Quelle que soit son attitude (faible implication jusqu’à la Troisième République, intervention directe à partir de 1880, volontarisme affiché à partir du Front populaire), l’État apparaît comme un acteur essentiel du processus de construction de l’enseignement technique. De ce fait, cet enseignement devient inévitablement un lieu de rencontres, souvent ambivalentes, toujours complexes, entre les pouvoirs publics, y compris locaux, et le milieu économique.
Or, en fonction des a priori conceptuels ou méthodologiques, ces relations ont été interprétées diversement par l’historiographie d’autant qu’on assiste, depuis une vingtaine d’années, à un intérêt accru des historiens de l’éducation et des sociologues pour l’histoire de l’enseignement technique. Avec la recherche qui s’y mène depuis 1981 et les publications qui en résultent, le Service d’histoire de l’éducation de l’Institut national de recherche pédagogique a contribué à cet éveil de la recherche. Cette journée d’étude, qui prend le relais du séminaire organisé depuis trois ans, tente d’aborder certains des points encore obscurs de cette histoire. Les communications qui y seront présentées s’organisent précisément autour de la question des rapports entre industrie et commerce et institutions publiques. Qu’est-ce que l’industrie et comment former ses agents ? Dans quelle mesure l’apparition de nouvelles techniques « mécaniques » est-elle prise en compte par l’organisation du travail et la formation du personnel d’encadrement et d’exécution ? Comment les structures scolaires mises en place à compter des années 1880 répondent-elles aux attentes, voire aux besoins, des entrepreneurs ? Quelle est la perception de cet enseignement par les patrons, les enseignants, les organes intermédiaires comme les chambres de commerce ou de métiers ? Dans quelle mesure, au-delà des affrontements et des clivages idéologiques, ces divers partenaires sont-ils amenés à collaborer pour permettre l’instauration d’un système de formation original se distinguant des « modèles » anglais ou allemands souvent cités en référence ? Enfin, last but not least, dans cet univers en apparence essentiellement masculin, quelle est la place de l’enseignement féminin ?

Programme

9 h 30 – 9 h 45 : Accueil
9 h 45 – 10 h : Gérard BODE (SHE, Paris) - Présentation de la journée.

Matin : Présidence de la séance : Gilles MOREAU (Université de Nantes)

Aux origines d’une éducation technique

10 h – 10 h 30 : Jean-Yves DUPONT (SHE, Paris) - Construction mécanique et instruction technique, 1800-1850.
10 h 30 – 11 h : François SOULARD (Nantes) - La France à la recherche de l’enseignement intermédiaire, 1832-1869.

11 h – 11 h 15 : Pause

Autour des écoles pratiques de commerce et d’industrie

11 h 15 – 11 h 45 : Gaël SEMPEIRE (Fourmies) - La Société industrielle de Fourmies et l’enseignement professionnel, 1880-1914.
11 h 45 – 12 h 15 : Bernard REGAUDIAT (Marseille) - L’enquête du Syndicat national des contremaîtres et contremaîtresses des écoles pratiques de commerce et d’industrie (1926).

12 h 15 – 14 h 15 : Pause déjeuner

Après-midi : Présidence de la séance : Sylvie SCHWEITZER (Université Lyon 2)

Artisans et industriels face à la formation

14 h 15 – 14 h 45 : Marianne THIVEND (Université Lyon 2) - La taxe d’apprentissage dans le département du Rhône (1925-1940).
14 h 45 – 15 h 15 : Philippe MARCHAND (Université Lille 3) - Le patronat du nord de la France et l’enseignement technique (1940-1970).

15 h 15 – 15 h 30 : Pause

Entre discours et réalité : l’enseignement technique féminin

15 h 30 – 16 h : Sandrine ROLL (Paris) - Former les « ménagères de demain » : l’œuvre de la comtesse de Diesbach (1900-1914).
16 h – 16 h 30 : Nicole JOLY (Grenoble) - L’enseignement technique féminin dans l’Isère sous la IIIe République (1870-1940).

16 h 30 – 17 h : Conclusion de la journée.

La participation à cette journée d’étude est libre et sans frais.