Boris Noguès
Première mise en ligne mai 2008 (révision 2014)
Les divers établissements qui relèvent avant la Révolution de la faculté des arts de Paris sont difficiles à localiser. En effet, aucun ouvrage publié à ce jour ne propose de carte de ces collèges, ceux qui en donnent l’adresse ne fournissent jamais de plan et les plans actuels de Paris sont de peu d’utilité, car le nom et le tracé des rues ont changé. De plus, les plans anciens les plus pertinents sur le sujet ne sont disponibles que dans quelques rares bibliothèques. On propose donc ici une série de cartes numérisées qui pallient cette lacune ainsi que quelques explications sur les différents types de collèges.
Pour une vue d’ensemble de ces établissements, voir la Carte des collèges de la faculté des arts de Paris au XVIIIe siècle (1766).
Les différents collèges de la faculté des arts se répartissent à partir du XVIe siècle en deux catégories :
- Les grands collèges (situés sur la Carte des collèges de plein exercice de la faculté des arts de Paris (1766).)
- Les petits collèges (situés sur la Carte des « petits collèges » de la faculté des arts de Paris (1766).)Il convient également de rappeler que d’autres institutions éducatives, parfois célèbres, ne relèvent pas de la faculté des arts.
Pour une présentation détaillée de chacun de ces établissements, on consultera l’ouvrage de M.-M. Compère, Les collèges français (XVIe-XVIIIe siècles), Répertoire 3-Paris, Paris-Lyon-Rouen, 2002.
Les collèges de plein exercice ou « grands collèges »
Ces collèges sont appelés collèges d’exercice ou « grands collèges » car on y assure l’enseignement du cycle complet des humanités (de la classe de sixième à celle de rhétorique) et de la philosophie (deux années à la fin du cursus avant la maîtrise ès arts).
Au XVIIIe siècle, entrent dans cette catégorie les 10 établissements suivants :
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La liste des collèges d’exercice a évolué depuis que le cycle des humanités est venu compléter celui des arts au XVIe siècle. Hormis l’ouverture de 1688, on assiste aux XVIe et XVIIe siècles à l’abandon de l’exercice dans les établissements qui manquent de moyens financiers ou dont les effectifs scolaires sont trop faibles.
En 1598, on compte 12 établissements : Beauvais associé à Presles ; Boncourt ; Calvi ; Le Cardinal Lemoine ; Les Grassins ; Harcourt ; La Marche ; Le Mans-Reims ; Lisieux ; Montaigu ; Navarre ; Le Plessis.
En 1650 il y en 9 : Beauvais-Presles ; Le Cardinal Lemoine ; Les Grassins ; Harcourt ; La Marche ; Lisieux ; Montaigu ; Navarre ; Le Plessis.
En 1688 le collège des Quatre-Nations (dit aussi de Mazarin) ouvre ses portes.
En 1762, la faculté des arts récupère le collège de Louis-le-Grand, suite à l’expulsion des jésuites. Le nombre de collèges d’exercice reste cependant fixé à 10, car les bâtiments sont simplement occupés par des établissements existant déjà dans la faculté : d’abord le collège de Lisieux (situation présentée sur la Carte des collèges de plein exercice de la faculté des arts de Paris (1766), puis celui de Beauvais.
Le plan de La Grive de 1757 donne un aperçu des Situations respectives des collèges de Louis-le-Grand et de Lisieux en 1757, avant l’expulsion des jésuites.
Ces établissements de plein exercice ont tous été signalés sur la Carte des collèges de plein exercice de la faculté des arts de Paris (1766) et sur Carte des collèges de la faculté des arts de Paris au XVIIIe siècle (1766).Les collèges sans exercice ou « petits collèges »
Les petits collèges se contentent d’offrir un hébergement aux écoliers et, parfois, un cours de philosophie (deux années d’études en fin de cursus, avant la maîtrise ès arts), sans proposer aucun enseignement de grammaire ou de rhétorique.
La liste de ces établissements a évolué du XVIe au XVIIIe siècles avec la fermeture de certains collèges, la reprise d’autres par des congrégations religieuses (ce qui les exclut de la faculté) ou encore l’abandon du cursus des arts par quelques grands collèges qui deviennent de ce fait des collèges sans exercice et s’ajoutent donc au présent décompte. De plus, la situation de quelques-uns est encore litigieuse ou ambivalente au XVIIIe siècle et les avis des contemporains divergent quant à savoir s’ils appartiennent ou non à la faculté (cas du collège des Bons-Enfants de Saint Victor ou bien du collège Mignon par exemple).
Il a semblé préférable de s’en tenir au classement admis par les contemporains tel qu’il apparaît dans l’Almanach Royal, publication annuelle régulièrement révisée, qui propose une liste fixe au fil des différentes éditions du XVIIIe siècle.
Après l’expulsion des jésuites en 1762, les bourses d’études des petits collèges sont toutes regroupées au collège de Louis-le-Grand.Liste des 27 petits collèges de la faculté des arts au XVIIIe siècle d’après l’Almanach Royal :
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Ces établissements ont tous été signalés sur la Carte des « petits collèges » de la faculté des arts de Paris (1766) et sur Carte des collèges de la faculté des arts de Paris au XVIIIe siècle (1766).
Les autres institutions d’éducation à ParisAu moins cinq types d’institutions éducatives distinctes des collèges de la faculté des arts existent à Paris au XVIIIe :
- Les anciens collèges de l’université récupérés par les congrégations religieuses pour l’hébergement de leurs membres ou de leurs novices en cours de formation à Paris. Leurs fonctions les rapprochent des séminaires, de fondation plus récente, qui sont également nombreux dans cette ville.
- Le collège jésuite de Clermont, appelé aussi de Louis-le-Grand, qui occupe une place centrale dans le dispositif scolaire parisien jusqu’en 1762. Il est intégré à l’université après cette date.
- Les pensions, institutions privées qui assurent le gîte et le couvert à de nombreux écoliers de la faculté des arts et proposent également une véritable formation, soit avant l’entrée au collège en inculquant les rudiments aux plus jeunes élèves, soit, en complément des cours suivis dans les grands collèges en se chargeant souvent des études du soir des externes.
- Les facultés supérieures de théologie (dont la célèbre Sorbonne, qui assure avec le collège de Navarre l’enseignement de la théologie), de droit et de médecine. On pourrait adjoindre à cette catégorie le Collège royal, qui n’appartient pas formellement à l’université avant 1773, mais entretient avec elle des liens très forts puisque beaucoup de ses professeurs viennent de la faculté des arts et que le programme de son enseignement se rapproche au XVIIIe siècle de celui des collèges.
- L’Ecole militaire.
Seuls les établissements les plus célèbres qui entretiennent des liens historiques ou fonctionnels étroits avec la faculté des arts ont été signalés sur la Carte des collèges de la faculté des arts de Paris au XVIIIe siècle (1766). Le repérage systématique des pensions qui ne sont jamais signalées sur les plans utilisés aurait été une tâche pratiquement impossible ; le repérage des séminaires, qui figurent généralement sur les plans, aurait été en contradiction avec le projet de ne présenter que les collèges relevant de la faculté des arts.
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Pour citer cette ressource : Boris Noguès, «Les collèges de la faculté des arts de Paris au XVIIIème siècle», mai 2008 [en ligne] http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/colleges_facsarts/index.php (consulté le 7-10-2024)