Les " feuilles classiques "
un support pour la prélection des textes latins et grecs
(XVIe-XVIIe siècles)
Notices biographiques
Michel Lemasle, élève de rhétorique au collège de Beauvais en 1601, est secrétaire, d'abord, puis surintendant de Richelieu, élevé à la dignité de chanoine et de chantre de Notre-Dame ; dévoué à son maître qui le lui a bien rendu, il a donné libre cours à sa passion des livres et constitué une bibliothèque qu'il a léguée en 1646 à la Sorbonne (aujourd'hui conservée dans les collections de la BN). On a de lui un portrait réalisé par l'atelier de Simon Vouet (Musée Carnavalet ; la reproduction provient du catalogue de l'exposition Le grand siècle au Quartier latin , Mairie du Ve arrondissement, 1982, N°192, p. 162).
Jean Grangier (1576-1644) est mal connu avant1610, date à laquelle il est élu recteur de l'université. Les feuilles classiques conservées datent de ses années de professeur de rhétorique à Harcourt qui lui valent une réputation telle qu'il est nommé professeur d'éloquence latine au Collège Royal en 1617. Sa notoriété lui vient surtout de sa charge de principal du collège de Beauvais, à partir de 1615, collège dont il assure la prospérité en faisant taire l'opposition interne des chapelains. Il raconte ses succès dans cette entreprise dans une brochure qui eut une large diffusion : Jean Grangier, De l'estat du collège de Dormans, dit de Beauvais, fondé en l'Université de Paris , Paris, 1628. Comme principal, il est l'objet du Pédant joué , comédie de Cyrano de Bergerac, alors élève de rhétorique. De nouveau recteur en 1631, procureur de la nation de France. Diacre non élevé à la prêtrise à cause d'une myopie invalidante l'empêchant de célébrer la messe, il finit par épouser une femme dont il avait déjà des enfants, ce qui l'éloigne un moment de son poste (1635-1640). Il meurt en 1644.
Jacques Du Chevreuil (vers 1595-1649), né dans le diocèse de Coutances, fait toutes ses études au collège d'Harcourt où il est maître ès arts sous le professeur de philosophie Pierre Padet en 1616 ; après avoir résigné un bénéfice où il avait été nommé (cure de Catz), il fait toute sa carrière comme professeur à Harcourt (1619-1641) ; c'est un dignitaire de l'université, à ce titre adversaire acharné des jésuites : recteur en 1622, syndic en 1623, titulaire de la chaire de philosophie au Collège royal.