Texte du premier paragraphe
Clodius, tribunus plebis, vir turbulentus et ad perniciem natus reipublicae et bonorum omnium, insanabilis fuit in M. Cic[eronem] odii. Cuius ut explendi uberem nanscisceretur materiam, duos consules sibi ascivit nequiores se, Lucium Calturnium Pisonem et Aulum Gabibium nepotem, pactus illi[s] provincias consulares opulentiores et honoratiores, Gabinio Syriam, Pisoni Macedoniam. Quibus adjuvantibus diem Ciceroni dixit quod coniuratos Catilinae homines nobiles et cives romanos indamnatos necasset in carcere. Eum Urbe ejecit, bona illius diripuit, domum incendit, anno ab orbe condito ter milesimo nongentesimo decimo quarto, Urbis romanae sexcentesimo nonagesimo quinto, aetatis Tullii quadragesimo nono. Sed non diu hac populus romanus suauicanente lu[s]cinia carere potuit. Nam eodem anno, ab octo tribunis lege de illius reditu promulgata, mense decimo sexto postquam decesserat rediit, Publio Cornelio Lentulo Spintere et Quinto Caecilio Metello nepote consulibus. Reversus Cicero ut iniuriam ab improbissimis consulibus Aulo Gabinio et Pisone acceptam ulcisceretur, conatus est eos revocare ex provinciis hac oratione quam habuit anno aetatis suae quinquagesimo primo, mundi ter milesimo nongentesimo decimo sexto, Urbis conditae sexcentesimo nonagesimo septimo, Cne(i)o Cornelio Lentulo Marcellino et Lucio Marcio Philippo consulibus.
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Traduction en français
Clodius, tribun de la plèbe, homme agité et né pour le malheur de la république et de tous les gens de bien, conçut une haine irrémédiable contre M. Cicéron. Pour trouver un aliment substantiel à l'assouvissement de cette haine, il s'associa à deux consuls plus mauvais sujets que lui, Lucius Calturnius Pison et Aulus Gabibius son neveu, leur ayant promis des provinces consulaires particulièrement riches et honorables, à Gabinius la Syrie, à Pison la Macédoine. Grâce à leur soutien, il fit comparaître Cicéron sur le fait qu'il avait fait périr en prison sans les avoir fait condamner les conjurés de Catilina, hommes de noble naissance et citoyens romains. Il chassa Cicéron de Rome, dispersa ses biens, mit le feu à sa demeure l'an 3914 de la création du monde, et 695 de la fondation de Rome, Tullius Cicéron étant âgé de 48 ans. Mais le peuple romain ne put pas être longtemps privé de ce rossignol au chant si doux. En effet, la même année, la loi en faveur de son retour ayant été promulguée par huit tribuns, il revint quinze mois après qu'il fut parti, sous le consulat de Publius Cornelius Lentulus Spinter et Quintus Cecilius Metellus son neveu. Après son retour, pour se venger de l'injustice qu'avaient commise contre lui les très malhonnêtes consuls Aulus Gabinius et Pison, Cicéron s'efforça de les faire rappeler des provinces grâce à ce discours qu'il prononça dans la cinquante et unième année de son âge, l'an 3916 de la création du monde et 697 de la fondation de Rome, sous le consulat de Cneus Cornelius Lentulus Marcellinus et Lucius Marcius Philippus.
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