Les professeurs de lettres de l’enseignement du second degré : enquête sur la morphologie d’un groupe professionnel et sur son évolution (1950-2000) | Ressources numériques en histoire de l'éducation

Les professeurs de lettres de l’enseignement du second degré : enquête sur la morphologie d’un groupe professionnel et sur son évolution (1950-2000)

Introduction Les sources et leur exploitation Bibliographie sommaire Statistiques

Présentation des sources
Les données statistiques présentées ici proviennent de différents types de sources :

  • les publications synthétiques de l’Insee (Annuaire statistique), puis, à partir de 1957, du ministère de l’Éducation nationale (Informations statistiques, Statistiques des enseignements, Tableaux de l’éducation nationale, Tableaux de l’enseignement et de la formation, Repères et références statistiques sur les enseignements et la formation)
  • les tableaux statistiques à usage interne produits par les statisticiens du ministère de l’Éducation nationale à compter de 1957. Ces documents sont accessibles sur Ac’ADoc, base documentaire des services statistiques des ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Ac’Adoc : http://www.education.gouv.fr/acadoc/)
  • pour la période postérieure à 1985, nous avons aussi exploité les données de la base centrale de pilotage du ministère de l’Éducation nationale (tableau transmis par la direction de l’évaluation et de la prospective en 2004, puis accès direct à la base en 2009).

Pour étudier l’évolution du recrutement, nous avons par surcroît eu recours aux documents suivants :

  • les rapports établis par les jurys de concours, édités chaque année par le ministère de l’Éducation nationale
  • les tableaux publiés par Le Certifié et L’Agrégé lorsque ces rapports n’ont pu être retrouvés

     Le travail d’André Chervel a fourni des indications précieuses sur l’évolution du recrutement jusqu’en 19501.

Ces données portent exclusivement sur les professeurs de l'enseignement public : il n'existe pas, pour la période étudiée, de données statistiques détaillées par discipline pour les professeurs de l'enseignement privé.

 

Le décompte des enseignants : précautions méthodologiques

     Les séries présentées ici appellent quelques remarques. Le territoire concerné est ce que les services statistiques du ministère appellent la « France entière », ce qui désigne en réalité la France métropolitaine. L’indépendance de l’Algérie – comptabilisée jusqu’en 1961 dans les statistiques de la France métropolitaine – introduit une rupture qu’il est difficile d’évaluer. Nous n’avons pas retenu les données relatives aux territoires et départements d’outre-mer qui n’étaient pas systématiquement disponibles et ne permettaient pas de construire des séries continues.

     Les catégories employées par le ministère ont évolué au fil du temps, rendant impossibles la constitution de séries rigoureusement continues. Ces changements résultent à la fois des conditions techniques de collecte et de tri des données, et des représentations en jeu dans la constitution des statistiques. Voici quelques précisions utiles sur les diverses catégories utilisées dans les statistiques.

  • Établissements scolaires

     Avant 1959, les données concernent les collèges et lycées de l’enseignement classique et moderne, rebaptisés lycées par la réforme Berthoin. En 1962-1963, les statistiques intègrent pour la première fois dans le décompte les professeurs de lycées techniques (ex écoles nationales professionnelles et collèges techniques), autrefois comptabilisés séparément. Après 1963, le ministère procède à des enquêtes séparées pour les collèges d’enseignement secondaire, les collèges d'enseignement général - dans lesquels les professeurs certifiés n'enseignaient qu'à titre exceptionnel - et les lycées (classiques, modernes et techniques), qui perdent progressivement leurs classes de premier cycle. Ce découpage prévaut jusqu’à la réforme Haby (11 juillet 1975), qui distingue d’une part les collèges - ex collèges d'enseignement secondaire et collèges d'enseignement général - d’autre part, les lycées, qui n'accueillent plus, désormais, que des classes de second cycle. Sauf autres précisions, les données présentées ici intègrent ces différents établissements.

  • Lettres classiques et lettres modernes

     Il faut attendre 1971 pour que les statistiques officielles dénombrent séparément les professeurs de lettres classiques modernes. Pour la période antérieure, on ne dispose que d’estimations ponctuelles, établies par le Commissariat au Plan.

  • Temps partiel et temps complet

     Il faut attendre la rentrée 1972 pour que les statistiques prennent en compte les enseignants à temps partiel, qui n’étaient pas systématiquement comptabilisés auparavant, en raison de leur petit nombre.

  • Catégories

     La liste des catégories répertoriées par les statistiques officielles fluctue au cours du temps. L’introduction, à la rentrée 1976, de la fiche VS09, nouvel outil de recueil des données, entraîne l’adoption d’une nomenclature plus détaillée que les formulaires précédents ; cette nouvelle nomenclature permet de faire figurer des catégories qui n’apparaissaient pas auparavant dans le total des effectifs, en raison de leur profil atypique. Pour plus de cohérence, nous avons rétabli une continuité entre ces différentes périodes en opérant les regroupements qui s’imposaient (les stagiaires des centres pédagogiques régionaux sont ainsi comptabilisés dans la catégorie des certifiés).

     Une catégorie mérite de retenir l’attention, celle des personnels affectés sur des postes de professeurs de lettres sans avoir les qualifications, les titres, ou le statut normalement liés à l’occupation de ces postes. La désignation et le contenu précis de cette catégorie de « non-titulaires » ont fluctué au cours de la période analysée. Ces professeurs pouvaient être titulaires d’un autre poste dans l’éducation nationale et affectée sur un poste de professeur de lettres dont ils n’étaient pas titulaires : c’est le cas des adjoints d’enseignement, des chargés d’enseignement, des instituteurs. Ce pouvaient être aussi des personnels non-titulaires de l’Éducation nationale : contractuels, auxiliaires, puis maîtres auxiliaires, catégorie dont le poids s’accroît considérablement à compter des années 1960.

     Les statistiques relatives aux non-titulaires sont à manipuler avec prudence. On relève en effet, dans les années 1970, divers décrochages et incohérences dans les séries statistiques établies par le ministère à ce sujet, en fonction des sources utilisées (enquête académique ou enquête menée auprès des établissements).

     On donne ici accès à la base de données constituée à partir des statistiques ministérielles, ainsi qu’à un certain nombre de tableaux – constitués à partir de ces données – qui font apparaître les grandes tendances de l’évolution du groupe.

Les concours de recrutement

     Sont inclus dans cette étude les agrégations de lettres, grammaire et lettres modernes, ainsi que les certificats d’aptitude à l’enseignement du second degré, sections de lettres classiques et de lettres modernes.

     En dépit de la pluralité de sources consultées, les données restent lacunaires pour certaines sessions. Lorsqu’elles sont disponibles, les données retrouvées dans ces différentes sources ne sont pas toujours concordantes, en raison des cas particuliers qui sont parfois traités de manières différentes (listes supplémentaires, admis au CAPES par décision du jury d’agrégation, admis à titre étranger etc.).

     Quand c’était possible, les séries ont été élargies en aval de la période des trois décennies privilégiées dans cette étude, afin de mettre en lumière les évolutions de long terme, mais nous n’avons pas fait figurer les données relatives aux concours internes créés en 1987 (CAPES) et 1989 (agrégation).

     L’organisation de sessions spéciales à la sortie de la guerre introduit une discontinuité dans les séries de données. Il n’a pas toujours été possible de trouver des données précises pour l’immédiat après-guerre : les statistiques publiées par le Bureau universitaire de statistique pour cette période sont peu détaillées, et les rapports n’ont pu tous être retrouvés (seuls certains d’entre eux ont été publiés dans L’Éducation nationale). Certaines séries ne commencent donc qu’en 1947. Compte tenu des chevauchements entre le CAEC, le CAPES ancien régime et le CAPES nouveau régime, et des distorsions qu’ils engendrent dans les séries de données, nous ne traitons pas ici de la période 1951-1953. Pour le CAPES nouveau régime, ne sont prises en compte que les épreuves théoriques – autrement désignées comme épreuves d’admission en centre pédagogique régional de 1952 à 1990.

1. André Chervel, «Les agrégés de l’enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950», juin 2011 [en ligne] http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire, consulté le 26 Janvier 2015.


Pour citer cette ressource : Clémence Cardon-Quint, «Les professeurs de lettres de l’enseignement du second degré : enquête sur la morphologie d’un groupe professionnel et sur son évolution (1950-2000)», novembre 2015 [en ligne] http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=proflettres-sources (consulté le 2 Juillet 2025)
Auteur : Clémence Cardon-Quint
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